24 juin 2011 : Le Cercle d'Emeraude, Athis-de-l'Orne (61)

Publié le par ourawen

Ou comment finir la saison 2010-2011 d'une belle et simple manière. Le Cercle d'Emeraude est un café-librairie associatif qui ouvre et organise des concerts les week-ends, dans un coin magnifique enclavé dans la belle nature normande, à quelques kilomètres de Flers. Cela faisait un moment qu'ils nous avaient contactés pour nous faire venir et le temps avait passé,et  finalement tant mieux car entretemps s'est monté sur place un cours de danses bretonnes le vendredi soir. Ce qui était au départ un projet de concert a donc évolué vers une perspective de fest-noz plus ou moins intégral.

Pour la plupart d'entre nous après une journée de travail, nous avons pris la route de l'Orne, curieux de découvrir le lieu. Et nous n'avons pas été déçus. Proche du bourg d'Athis-de-l'Orne, le Cercle d'Emeraude est niché dans un site splendide, avec du relief et de la verdure, au bord d'un cours d'eau, avec tout un ensemble de corps de bâtiments en cours de rénovation. L'accueil qui nous a été fait était également bien aréable : simple et convivial, dans un lieu animé par des passionnés. On a vu tout de suite, par le décor, les tenues et l'ambiance générale, qu'on débarquait en "terre celtique", quoi qu'on pense de cette appellation. Le café-libraire lui même vaut le détour : superbement restauré et réamménagé, il nous présentait, comme nous nous y attendions, un espace chaleureux et beau à nous approprier le temps de la soirée. Côté son, ça s'annonçait également pas mal, avec du matériel correspondant à notre fiche tech et un passionné compétent (ça ne va pas toujours ensemble...) derrière la console, qui se montra même frustré de ne pas avoir la complication supplémentaire de sonoriser le violoncelle de Marion, qui n'avait pas fait le voyage. On s'est donc d'emblée sentis bien en ce lieu qui avait entre autres accueillis des artistes comme les Churchfitters, les Ramoneurs de menhirs, Scone ou The Booze.

Le temps des balances, d'un repas et d'une pause, et du passage d'un duo sympathique (dont je n'ai pas noté le nom, désolé les gars si on me redit je corrigerai le tir) faisant des reprises de chansons bretonnes ou québecquoises, on a laissé monter le truc, sentant des gens frétillant de la patte en bord de scène, visiblement venus aussi pour danser, ou l'oreille dressée pour être arrivés dès les balances et avor entendu notre son pas si breton que ça. Et puis, comme on était aussi frétillants de notre cpoté, on est allé mordre dans le steak, comme on dit.

Un seul set, deux heures et demi, et l'intérgralité (ou presque, puisqu'on a oublié le bal de Rhuys...) du répertoire fest-noz avec quelques trucs en plus, histoire de se faire plaisir. D'emblée, commencer avec Yelen Dena s'est avéré idéal, dans le sens où, quitte ou double, ça a destabilisé l'auditoire avec des sonorités pas du tout bretonnes et en même temps l'a emmené tout de suite dans notre univers musical. Après ça, de pierre après pierre, morceau en morceau, le voyage a continué plus avant, dans le sens qu nous voulions. Force est de reconnaitre que l'accueil du public a été excellent. Il y avait des gens qui dansaient, d'autres qui écoutaient, debout ou attablés en fond de salle. C'était chaleureux, simple, et on a échangé pas mal d'énergie positive. Il y avait tous types de danseurs, novices complets ou confirmés, et hormis notre avant-deux de travers (faut pas pousser!), ils ont tout dansé (même le kost ar c'hoat), avec une qualité d'écoute et un intérêt pour notre façon d'aborder la musique à danser bretonne qui faisait plaisir. Ce qui était drôle c'est qu'on nous a réclamé des danses qu'on voit en Bretagne parfois trop couramment (tour, laridé, plinn...) mais que le fait de justement se voir proposer des danses parfois moins courantes a tout nà fait convenu à tout le monde. Avec ça décidément un bon son, un ingé réactif et impliqué, bref un vrai kif ininterrompu, d'autant qu'hormis quelques plantages somme toute discrets et anecdotiques, on a bien joué, avec de l'intention, de la générosité et de la complicité entre nous. On était bien, on était venus pour se faire plaisir et partager, et ça s'est passé comme dans le scénario. Une chanson irlandaise mélancolique, une suite de reels, un galop nantais (qu'ils appelaient galop rennais, mais on a appris la différence entre les deux depuis) et un rappel en forme de cercle circassien, et on a quitté la scène heureux.

Pas mal de gens en sortie de scène à nous acheter des cd, prendre nos coordonnées ou juste pour échanger ou donner un compliment, ça a confirmé que ça s'était bien passé dans les deux sens, dans cette contrée d'outre-Bretagne où on reviendra bien volontiers si l'occasion se présente. Quand le lieu, les gens et les intentions vous correspondent autant, pourquoi se priver de remettre le couvert?

En tout cas, maintenant, pause. Et place à la suite, plus tard.

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